Depuis l’ouverture de la procédure de Brexit, en mars dernier, les discussions patinent à Bruxelles et un coup de blues frappe la Grande-Bretagne. La stratégie de “hard Brexit ” scandée par Theresa May depuis le référendum de 2016 a été désavouée dans les urnes lors des élections de juin dernier alors que sur le front économique et social, les inquiétudes se traduisent en chiffres. La consommation stagne, la croissance ralentit et pourrait être de 1,7 % cette année, contre 2 % en 2016. Les établissements financiers internationaux sont toujours présents dans le quartier de la City mais ils étudient des bases de repli sur le continent et certains ont déjà commencé à délocaliser du personnel. Nomura et Daiwa, deux banques japonaises ont ainsi annoncé cet été le transfert de Londres à Francfort des centaines de salariés, emboîtant le pas à l’américaine Goldman Sachs ou au Crédit suisse. Parallèlement, nombre de Français installés dans la capitale londonienne s’interrogent sur un retour en France tandis que la nationalité française attire de nombreux résidents venus d’outre-Manche. En 2016, l’année du vote sur le Brexit, 1 363 ressortissants britanniques ont déposé un dossier de naturalisation, contre 385 l’année précédente. Et si les données pour l’année 2017 ne sont pas encore disponibles, la tendance semble se poursuivre. Dans ce contexte, le Royaume-Uni précise très progressivement son plan. Lundi, le gouvernement de Theresa May a proposé que les biens mis sur le marché avant le Brexit puissent continuer à s’échanger librement après la sortie de l’UE en mars 2019. Cette demande britannique n’est pas nouvelle.